Ancien banquier devenu youtubeur puis humoriste, Nino Arial débarque au Théâtre de Beaulieu pour conduire le Montreux Fashion Show (19–20 novembre 2025).
Au programme : un maître de cérémonie à la repartie chirurgicale, une mise en scène pensée pour des salles immenses et une vision très personnelle du métier « faire rire en direct, et surtout rester libre ». Portrait d’un bosseur qui taille sa route à l’instinct.
« Je fonctionne au plaisir. Quand ça n’en donne plus, je change », résume Nino. C’est ainsi qu’il a quitté la banque, puis rangé YouTube pour la scène. Le virage n’a rien d’un caprice : « Sur scène, je suis avec les gens, en direct. » Le reste – les formats, la caméra, les algorithmes – l’intéresse moins que l’instant où une salle explose de rire.
De la case « finance » aux lumières de la scène
Avant les plateaux, il y a eu le costard-cravate, puis des vidéos virales et des passages télé et radio. L’ADN reste pourtant le même : sens de l’observation, tempo sec et goût du duel amical avec le public. Ces dernières années, Nino a nettement fermé la porte à un « retour YouTube » par devoir d’honnêteté avec lui-même : « J’ai tout donné sur ce format. Là, ce qui me fait vibrer, c’est la scène. »
Détail de mise en scène qui change tout : en interaction, Nino répète systématiquement les répliques du public dans le micro. Perte de temps ? Au contraire : « Dans de grandes salles, si le fond n’entend pas la phrase, la blague meurt. » Ce réflexe de clarté fait partie de sa grammaire scénique autant que ses jaillissements d’impro.
Suisse romande : ajuster le lexique, garder le rythme
Il a déjà joué chez nous et assume quelques retouches de vocabulaire pour éviter les faux-amis. Le reste ne bouge pas : « Public très éduqué au stand-up, rythme identique, ça percute vite. »
Son succès, il l’aborde avec un mélange d’étonnement et de gratitude : salles pleines, spectateurs fidèles et l’idée que « tout peut s’arrêter », donc autant soigner chaque date. Télé et cinéma l’ont déjà sondé ; il n’ira que si l’envie est réelle. Côté scène, l’objectif est clair : un deuxième spectacle « différent du premier », plus inventif, plus audacieux dans la forme.
Le présent, c’est la tournée des Zéniths engagée et « très drôle du début à la fin », avec l’ambition affichée d’enchaîner sur une seconde vague si la demande suit. Plusieurs arénas et Zéniths sont déjà annoncés (Narbonne, Pau, Toulouse, Lyon…), preuve que le cap « grand format » est pris.
Ce qui fait la différence ? Une boussole simple : ne pas s’excuser de son envie, ne pas « bricoler son humour pour plaire » et accepter que tous les rires ne racontent pas la même chose. Son conseil aux débutants tient en une phrase : « N’écoute personne. Écoute-toi. Il y a un public pour tout le monde. »
Pourquoi ça nous excite
Parce que Nino Arial coche trois cases qui comptent aujourd’hui : une énergie live qui assume le risque, une vision claire de ce qu’il veut défendre (liberté, précision, partage du moment) et une ambition scénique qui regarde droit vers les grandes salles, sans renier le club où tout a commencé. À Montreux, on s’attend à un gala tendu comme un ourlet parfait : élégant, implacable, efficace.
Repères
- Montreux Comedy 2025 : Montreux Fashion Show by Nino Arial, 19–20.11.2025, Théâtre de Beaulieu (Lausanne).
- Tournée 2025-2026 : dates annoncées (Narbonne Arena, Zénith de Pau, Zénith Toulouse Métropole, LDLC Arena Lyon…).
- Parcours : banque → YouTube → stand-up ; arrêt volontaire des formats YouTube.
- Signature scénique : impro + répétition des répliques du public pour l’audibilité.
