Les universités sont à l’assaut des réseaux sociaux car ils sont devenus incontournables, de nos jours, pour communiquer et valoriser son image auprès du public.
A Genève, l’université l’a bien compris, comme nous l’a expliqué Anne-Laure Payot, chargée de la communication sur les réseaux sociaux.
Socialize Magazine | Quel est votre parcours et votre travail quotidien ?
Anne-Laure Payot | Après un master en communication et médias à l’université de Genève, j’ai notamment travaillé pour le quotidien 24heures. Depuis mars 2013, je travaille au sein du service communication de l’université de Genève où je gère, entre autres, l’ensemble des comptes officiels de l’université. Mon travail consiste à annoncer la plupart des évènements organisés par les facultés et services de l’université de Genève, et je les sélectionne en fonction de l’intérêt et des publics visés.
Quels sont aujourd’hui les enjeux pour les universités sur le web et les réseaux sociaux ?
L’avènement du numérique a bouleversé profondément les usages dans la société et ce, dans tous les domaines. Les universités ont donc dû repenser leurs modes de fonctionnement pour enseigner avec l’introduction, par exemple, de cours disponibles en ligne, les fameux « MOOC ». Les réseaux sociaux s’inscrivent pleinement dans ce processus et ont fait émerger de nouvelles façons d’échanger, de collaborer et de socialiser. Pleinement conscientes de leur potentiel, les universités se sont emparées des réseaux sociaux. Il est du ressort des universités d’assurer la communication dans tous les champs de domaines et cela passe par une bonne utilisation des outils du web social. Les universités doivent aussi faire attention à tout ce qui a trait à la protection de la personnalité et des données.
Quels sont les outils que vous utilisez dans votre travail au quotidien ?
Les différents comptes à l’actif de l’UNIGE sont les suivants : Facebook, Twitter (compte existant en français et en anglais), Youtube, Linkedin, Google Plus et Instagram. L’outil que j’utilise principalement pour mener à bien mon travail s’appelle Hootsuite. Il s’agit d’un outil qui permet de gérer la présence d’une marque sur les réseaux sociaux. Cette plateforme sociale permet de gérer plusieurs comptes sociaux, la création des flux RSS et de voir les différents évènements programmés via un calendrier.
Quelle est votre stratégie ?
L’une des stratégies déployée est de rapprocher la cité avec l’université, en mettant en exergue les évènements grands publics. Les citoyens n’ont pas forcément écho de tout ce qui se passe dans le milieu universitaire ; les réseaux sociaux sont justement un moyen d’y remédier. J’ai aussi pour objectif de coordonner les réseaux sociaux à l’interne afin de favoriser les échanges entre les différentes entités universitaires, et à l’externe, dans le but de motiver les étudiants ou professeurs à partager leurs connaissances. Sinon, il existe des stratégies propres à chaque réseau social. Ainsi, pour Facebook, les messages sont destinés aux étudiants, tandis que pour Twitter, les messages visent les médias, les étudiants, les autres universités et la communauté scientifique. Le compte Twitter en anglais, quant à lui, est plus focalisé sur les recherches scientifiques qui tendent vers un accès à l’international. Enfin, Linkedin s’adressant à un public plus professionnel, je serais amenée à publier, par exemple, un professeur qui a reçu un prix.
Quels sont vos partenaires ?
Il s’agit de l’ensemble des facultés et services de l’université de Genève, ainsi que d’autres institutions. Toutefois, il s’agit plutôt d’offrir un support aux différentes entités de l’UNIGE dans le cadre d’évènements pour relayer les informations. Par exemple, dernièrement, le festival réalisé par la maison d’histoire a créé son propre réseau social exprès pour leur évènement. De ce fait, j’ai relayé cette information sur nos réseaux sociaux étant donné qu’il existe une plus grande visibilité sur le site de l’université.
Exploitez-vous la contribution des utilisateurs ?
Oui, un partenariat a, par exemple, été mis en place avec quelques étudiants de l’université de Genève. Dans la mesure où il s’agit d’un réseau social plus axé sur la publication de photos, ces étudiants peuvent, chaque mois, alimenter notre compte Instagram et donner ainsi, un autre regard sur l’université. C’est un point de vue externe intéressant faisant participer la communauté estudiantine. D’ailleurs, j’ai le projet de réaliser un concours qui sélectionnera les meilleures photos en lien avec l’université. Je reposte également fréquemment des photos publiées par des étudiants sur leur compte personnel.
Quel est l’intérêt de travailler en tant que community manager à l’université ?
L’avantage, c’est que l’on touche un public très large (étudiants, professeurs, professionnels, etc.), ce qui rend, de ce fait, le travail très intéressant car il varie sans cesse. De plus, le community manager doit être à l’affût des informations relatives à l’organisation dans laquelle il travaille, ce qui est très stimulant.
Quelles sont les qualités d’un bon community manager selon vous ?
Les qualités pour exercer ce métier sont multiples. Cela requiert d’être à la fois à l’écoute des personnes de l’institution et à l’écoute du public afin de toucher le plus de personnes. En effet, le community manager doit faire preuve de flexibilité et de réactivité lorsque les évènements changent, de même que lorsque de nouveaux outils apparaissent. Ce professionnel doit pouvoir s’adapter sans trop de difficultés. Une touche de créativité est également la bienvenue pour varier le contenu et les idées.
Quelle est votre vision du métier pour les prochaines années à venir ?
Les réseaux sociaux sont de plus en plus présents dans les entreprises même si l’évolution technologique est plus rapide que le temps d’adaptation des organisations. De ce fait, le processus tend à se généraliser et on peut observer cela également dans le milieu académique. D’après moi, les vidéos seront un canal de communication qui va se développer davantage étant donné le succès de la plateforme Youtube. Le community management est en définitive un métier d’avenir non seulement dans les entreprises mais également dans le milieu institutionnel.
Interview menée par Laetitia Leroux
Etudiante Information Documentaire
Haute école de gestion de Genève