Ancienne créa passée par la pub, repérée à la télé dans Piquantes et portée par sa mini-série audio Crush 365, Marine Ella foule la scène du Montreux Comedy Festival 2025 avec un stand-up qui assume l’intime, les couples et les signes… mais surtout le test en comedy club.
Portrait express d’une autrice-humoriste qui sait capter l’attention en trois mots et une punchline. « L’instinct de survie ». C’est ainsi que Marine résume ce que la pub lui a légué : quand une réunion déraille, un trait d’humour bien placé vous sauve du naufrage et ce réflexe est devenu sa façon d’ouvrir une salle, vite, net.
On comprend mieux son goût pour les formats courts et tendus : elle a chroniqué à la télévision dans Piquantes sur Téva (saisons 3 et 4, aux côtés d’autres autrices-humoristes), où l’on exige des billets « propres » et minutés. « Sur scène, quand je “fourche”, je peux en rire et en jouer ; en télé, on recommence », s’amuse-t-elle.
Entre deux plateaux, Marine a fait vibrer Instagram et Spotify avec Crush 365, des messages vocaux où l’on suit des histoires d’amour parfois foireuses, laboratoire parfait pour nourrir la scène : « plein de passages de mon spectacle sont nés comme ça (et tout est vrai) ».
Cette matière intime est son territoire : elle parle d’amour, de soi, des autres, romantique ou amical. On lui a souvent conseillé « de parler d’autre chose », raconte-t-elle, mais elle assume le thème le plus universel qui soit. Le verdict, elle le demande à la seule instance qui compte : « Le bide reste ma meilleure réponse. »
À Lausanne, Marine Ella monte lors de la 36e édition du Montreux Comedy Festival (12–22 novembre 2025), un cru de 11 jours et 14 représentations, où elle figure sur l’affiche aux côtés d’une soixantaine d’artistes. La thématique « Je t’aime (moi non plus) » du gala de mi-festival sied à merveille à son écriture centrée sur le couple et les signes. Sur le fond, elle ne s’interdit pas grand-chose ; sur la forme, elle profite des galas pour « tester une nouvelle coupe ou un outfit stylé ».
L’ancrage, chez elle, est très scénique : Marine ajuste son débit, ses références et jusqu’à son accent selon le public. Dans le Sud, d’où elle vient, elle se permet la musique locale (« Jeudjjjjiiii »), quand à Paris, ou en captation, elle gomme un peu, « parce qu’on nous caricature vite ».
Cette précision d’oreille, on la retrouve dans ses passages déjà largement partagés par Montreux Comedy et sur YouTube (Les insultes au lit, J’ai vu une voyante, Le bitchage au Jamel Comedy Club).
La suite ? Paradoxalement, un coup de frein volontaire : « L’arrêter ! Ce Montreux 2025 sonne comme une dernière fois avant une pause. » Elle veut donner « une vie papier » à ce spectacle, en tirer un livre, façon de prolonger le texte sans le figer.
On n’est pas surpris : Marine écrit à l’oreille mais pense à la page, et inversement.
Quant au conseil aux débutants, il tient en un mot-clé : le pourquoi. « Pourquoi tu veux monter sur scène et que les gens t’écoutent ? Et stp, ne réponds pas “la fame”. » Réglé.
