Huitième volet et clap de fin (provisoire ?) pour la franchise emmenée par Tom Cruise, Mission Impossible – The Final Reckoning débarque en salles auréolé d’une promesse : offrir l’adrénaline ultime tout en refermant dignement près de trente ans d’exploits cinématographiques.
Entre cascades à se décrocher la mâchoire, plongée abyssale à couper le souffle et récit tentaculaire bardé de flash-backs, le film de Christopher McQuarrie se veut tour à tour hommage, best-of et baroud d’honneur. Mais cette ambition titanesque ne va pas sans heurts : si la fébrilité de l’action emporte le spectateur, la densité du scénario frôle parfois la saturation.
Adrénaline à couper le souffle
Dès la séquence d’ouverture, le ton est donné : McQuarrie fait rugir l’IMAX, repoussant les limites du spectacle avec un Cruise de 62 ans qui ne semble toujours pas connaître la peur. Deux « set pieces » dominent le film. D’abord, cette incursion claustrophobe dans un sous-marin échoué ; la mise en scène joue la carte de l’apnée, et plonge littéralement le public dans une obscurité où chaque bulle d’oxygène compte. Même les critiques les plus sévères saluent ce passage, à l’image de Brian Tallerico (RogerEbert.com) qui y voit l’un des rares instants réellement inventifs du long-métrage. Plus loin, un numéro d’équilibriste à bord d’un vieux biplan, flanqué de rafales de vent réelles, rappelle pourquoi Cruise est devenu le héraut du « tout-pour-le-cinéma ». Peter Bradshaw, dans The Guardian, parle d’une « aventure follement divertissante » et souligne le sprint obligatoire de l’acteur, devenu aussi emblématique que son masque en latex.
Dans la salle, le rythme effréné laisse peu de répit – une qualité que partagent la plupart des spectateurs, dont votre serviteur : on sort lessivé mais grisé, avec la sensation d’avoir retenu son souffle la moitié du temps.
Un scénario qui s’emmêle les pinceaux
Hélas, l’ivresse de l’action se heurte à un récit qui multiplie les nœuds. Flash-backs récapitulatifs, dialogues expositifs et effets d’écho aux sept épisodes précédents alourdissent les 2 h 50 de projection. Michael Walsh, pour Nerdist, évoque « des tunnels de palabres » qui tuent l’élan et « un besoin maladif de réexpliquer ce que le public sait déjà ». Même constat chez RogerEbert.com, où l’on décrit la première heure comme « le plus long “Previously On” de l’histoire ».
Certes, l’intention est louable : McQuarrie veut boucler la boucle, honorer chaque fil narratif laissé en suspens. Mais à trop vouloir tout relier, l’intrigue finit par ressembler à une toile d’araignée surchargée. Les novices risquent la noyade, tandis que les fans chevronnés peinent parfois à démêler les ramifications, malgré des rappels incessants.
Mission Impossible – The Final Reckoning est un parc d’attractions cinématographique dont les montagnes russes valent le prix du billet : on y vibre, on y écoute son propre cœur battre, on y admire un Cruise toujours maître de la gravité. Mais entre deux loopings survit un scénario tentaculaire qui cherche à tout embrasser et finit par égarer une partie du public.
Une mission certes perfectible, mais toujours impossible à ignorer.
Mission: Impossible – The Final Reckoning, sortie le 21 mai 2025 au cinéma
Ethan Hunt et l’équipe du FMI se lancent dans une course contre la montre pour trouver l’Entité, une intelligence artificielle malveillante qui peut détruire l’humanité.
Le plaisir de revoir le légendaire Tom Cruise
Les scènes d'action, dont celle dans le sous-marin englouti
Le scénario parfois compliqué
Les facilités scénaristiques

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