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Balloon : l’éclatement d’un carcan

Balloon : l’éclatement d’un carcan

Le Tibet est l’une de ces régions du monde qui nous intrigue, qui nous fascine, mais dont les représentations médiatiques ont souvent été déformées par les fantasmes occidentaux.

Si bien qu’il est parfois difficile de savoir à quel point l’image que nous en avons se rapproche d’une réalité. Cette réalité tibétaine actuelle, l’écrivain et réalisateur Pema Tseden nous en dévoile un pan avec sensibilité et humour dans Balloon, un film adapté à partir de l’une de ses nouvelles.

On y suit le quotidien de la jeune Drolkar, de son mari et de leurs trois fils. Installés dans les plaines tibétaines, ils vivent de l’élevage de brebis. Au centre de ce tableau familial, on trouve cette mère tiraillée entre modernité et tradition, entre choix et devoirs.

Alors que le terreau dans lequel elle évolue est imprégné d’une idée de la maternité comme étant sacrée et une étape évidente de la vie de femme, Drolkar a pour la première fois le contrôle sa sexualité lorsqu’une doctoresse lui donne des préservatifs.

À travers le personnage de Drolkar, Pema Tseden aborde la question de la place des femmes dans un pays marqué par la politique de l’enfant unique, laquelle vient se heurter à la foi en la réincarnation profondément ancrée dans les croyances tibétaines. Via les doutes de cette mère, le film interroge les droits des femmes sur leurs propres corps, ainsi que les nombreuses pressions qu’elles subissent sur des décisions qui les impacteront elles avant quiconque.

Balloon est un beau film. Visuellement, d’abord, avec une photographie magnifiquement réalisée. Mais au-delà de cette beauté scénaristique, Balloon est un film brillant de justesse, qui traite de sujets intimes et primordiaux sans pathos et sans tabous. On saluera notamment les traits d’humour, savoureux, qui ponctuent le film.

Si vous en avez l’occasion (le film ne sera projeté que dans une poignée de cinémas), ne la ratez pas. Balloon arrive dans les salles suisses le 19 août.

Nous avons apprécié

L’actrice principale, Sonam Wangmo, impressionnante et trop peu connue du grand public.

Le fait que Balloon soit un film tibétain, sur le Tibet (encore trop peu courant dans nos cinémas).

La beauté des scènes, dont l’esthétique est aussi touchante que les messages qu’elles transmettent.

L’humour, fin et habilement placé.

Nous n'avons pas apprécié

La faim sur laquelle le film nous laisse, car on aurait envie d’en savoir tellement plus, y compris sur les autres femmes du film, telles que la sœur de Drolkar ou encore la doctoresse (mais soyons honnêtes, cette pudeur est également l’une des forces du film).

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