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far° 2017 : un festival qui exalte le pouvoir constituant des arts vivants

far° 2017 : un festival qui exalte le pouvoir constituant des arts vivants

La 33e édition du festival far° s’achève sur un bilan réjouissant qui consacre une manifestion qui prend de l’ampleur et affermit chaque fois plus sa vocation à édifier des espaces communs. Intitulée Nos futurs, elle confirme le rôle de catalyseur d’expériences sensibles, d’instigateur de partages, d’agitateur du sens commun et de stimulateur de réflexions que revêt le festival.

Attentif tant aux conditions d’articulation des œuvres qu’à celles de leur réception, le festival a une nouvelle fois su proposer une programmation qui a créé un espace de convergence des regards et de la parole résolument ouvert, tant sur les nouveaux publics, les nouvelles formes artistiques, que sur la polyphonie des lectures du monde qu’il engendre.

 

Les projets hors les murs plus que jamais moteurs d’un festival qui explore la notion d’ouverture

Cette édition du festival a été tout particulièrement riche en projets conçus et produits sur des sites spécifiques. Ouverts à tous et parfois gratuits, ils interrogent la manière dont l’expérience sensible et l’espace public peuvent s’articuler, pour peut-être modifier nos conceptions du vivre ensemble.

Les propositions ont convoqué les éléments naturels : O – The Healing Lump, de Tormod Carlsen a offert un moment individuel d’expérimentation du pouvoir guérisseur de la nature en différents points urbains de Nyon et sa région. Alors que FIRE ON WATER –Ça flotte ou ça coule?, de Pamina de Coulon, a réuni un public sur les rives du Léman, pour nous emporter dans un flow poétique sur l’eau et la fuite du monde, Vibratos, de Gwendoline Robin, à recréé un rituel muet de retour aux sources élémentaires du vivre ensemble autour d’un cratère creusé en pleine campagne.

Elles ont aussi mis en lumière les frontières invisibles et les lignes de pouvoir qui sous-tendent l’espace public : Horizon, du collectif Mil M2, a inscrit en toutes lettres sur les quais de Nyon et à la surface de l’eau les questions fondamentales que l’on oublie de se poser dans un espace commun qui reste impensé ; Quatre hectares, d’Anna Rispoli et Britt Hatzius a investi un terrain à la lisière de la zone constructible de la ville, pour se saisir de la question de la spéculation immobilière au travers du regard des enfants ;  Mama Helvetica, enfin, a performé la notion d’accueil de façon radicale, en créant un espace de jour ouvert à tous pendant toute la durée du festival, où migrants, festivaliers et Nyonnais se sont côtoyés, mêlant les rôles d’hôte et d’invité sous l’impulsion de l’hôte-artiste Adina Secretan, artiste associée du far°.

 

Les nouvelles esthétiques toujours au cœur de la ligne artistique du festival

Le festival poursuit son rôle de défricheur et passeur des nouvelles formes artistiques contemporaines, en permettant au public nyonnais de découvrir en premières suisses certaines des créations les plus novatrices de la scène internationale.

Cette année, Simon Mayer, a électrisé l’ouverture du festival avec Oh, Magic!, une transe mêlant robotique et corps nus, dans une allégorie du passé qui déchire le monde technologique. Exit, de la chorégraphe Alix Eynaudi et Ermitologie, des plasticiens Clédat & Petitpierre  ont exploré les points de fuite que sont le rêve et l’hallucination, tout à la fois outils de dépassement de la réalité par l’imaginaire et zones de combat finalement perdu de l’ancien monde sur le nouveau. In Many Hands, enfin, de la performeuse Kate McIntosh, a clôt l’édition de Nos futurs par une expérimentation du toucher, qui ouvre des brèches sur la possibilité de replacer l’humain, et le sensible, au cœur de la multitude.

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Atelier d’écriture, accompagnement de jeunes artistes, résidences et artistes associés : le far° renforce son rôle de soutien au long cours à la création artistique

Le far° poursuit ses programmes déjà existants Watch & Talk, résidence d’artistes pendant la durée du festival ; les compagnonnages Artiste associé, d’une durée de deux ans et Extra Time, mentorat de jeunes artistes pendant six mois jusqu’à la réalisation d’une œuvre scénique inédite créée dans le cadre du festival. Cette année, le far° a également invité un collectif d’artistes en résidence à Nyon. Cette initiative, lancée en collaboration avec Pro Helvetia, vise à développer les échanges entre artistes suisses et étrangers. Le collectif chilien Mil M2 a ainsi bénéficié d’une résidence de recherche d’une durée de trois semaines à Nyon, pendant laquelle il a partagé son travail avec des artistes suisses programmés au far°. En parallèle de ces échanges, il a présenté Horizon, une enquête de terrain menée auprès de la population nyonnaise restituée sous la forme d’interventions dans l’espace public.

Ce renforcement de l’engagement du far° pour le soutien à la création et l’émergence de jeunes artistes trouvera un développement naturel dans la pérennisation des activités du festival tout au long de l’année, grâce à l’espace qu’il investira dès le début 2018 au cœur de Nyon. Le far° proposera dès lors un espace et du temps aux artistes pour leur travail ainsi qu’un accompagnement et une visibilité de leurs recherches et créations. Il constituera par ailleurs un espace ouvert aux projets impliquant des habitants de Nyon et accueillera des actions de médiation aux arts vivants.

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