La masturbation, le sexe oral ou encore la pornographie sont de plus en plus normaux, mais il existe encore de nombreux doutes et mythes. Et cela peut perturber la liberté sexuelle.
La vie sexuelle des jeunes commence de plus en plus tôt, mais savent-ils tout ce qu’ils devraient savoir? Et les parents?
Le HuffPost a demandé aux sexologues, aux thérapeutes du sexe et aux professeurs d’éducation sexuelle de contribuer à démystifier certaines des idées reçues que les adultes ont encore sur le sexe.
1 – La masturbation alors que l’on est en couple signifie que votre partenaire ne vous stimule pas sexuellement
Peu importe que vous soyez célibataire ou en relation avec une ou plusieurs personnes, les spécialistes s’accorde pour affirmer que la masturbation est saine, normale et fait partie intégrante de la sexualité. C’est relaxant et cela nous permet de mieux connaître notre corps. Savoir comment nous aimons être touchés peut aider la vie sexuelle de votre partenaire, selon la sexothérapeute Janet Brito.
Selon un expert, les gens pensent que si leur partenaire se masturbe, c’est parce qu’ils ne sont plus attirés sexuellement, ce qui entraîne une grande insécurité dans la relation et l’estime de soi. La masturbation est une forme d’expression sexuelle tout à fait normale. En revanche, lorsque la masturbation est compulsive et remplace les relations sexuelles avec un partenaire, cela peut constituer un motif de discussion entre le couple avec ou sans l’aide d’un professionnel.
2 – Le sexe est ce que l’on voit dans les films porno
Beaucoup de gens oublient que ce qu’ils voient est de la fiction, comme n’importe quel film. Cela est d’autant plus vrai pour les plus jeunes qui ont souvent un premier contact avec le sexe à travers la pornographie. Selon une étude menée en 2016 par la Middlesex University de Londres, 39% des 13-14 ans ont déclaré vouloir imiter ce qu’ils avaient vu dans un film pornographique.
« Dans la vraie vie, le sexe va bien au-delà du divertissement et des fantasmes. Cela implique la communication, la conscience corporelle, la vulnérabilité et la prise de risques. Dans la vraie vie, il existe de la gêne, de la pudeur, nous prenons des pauses pendant les rapports sexuels. C’est tout sauf parfait, et ce n’est pas ce que l’on voit à l’écran », explique Janet Brito.
3 – Le vagin et la vulve sont la même chose
Beaucoup de gens utilisent le mot « vagin » pour désigner toute la région génitale d’une femme, mais ce n’est pas correct. La région génitale externe s’appelle la vulve et la partie invisible est le vagin, explique Ericka Hart, enseignante en éducation sexuelle.
4 – Les hommes n’apprécient pas le sexe oral
Selon une étude menée en 2016 auprès de 900 hommes hétérosexuels, 90% des hommes ont déclaré aimer le sexe oral. Ce qui est bien, sachant que 95% des femmes déclarent aimer le recevoir. « J’ai parlé à des milliers d’hommes de ce qu’ils pensent du sexe oral et la plupart d’entre eux l’aiment. Bien sûr, il y a des hommes qui connaissent peu le clitoris et qui ne s’en soucient pas, mais presque tout le monde pense que le sexe oral est très intime et excitant. S’ils doivent choisir, ils préféreraient donner que recevoir », déclare Ian Kerner, un sexologue.
5 – La pornographie provoque des dysfonctionnements sexuels chez les jeunes hommes
Dans notre culture, il existe une hystérie contre la pornographie et, en réalité, les hommes se masturbent il y a bien plus longtemps. D’ailleurs, aucune étude ne permet de prouver que la pornographie puisse conduire à un dysfonctionnement érectile, explique Ian Kerner. La dysfonction érectile peut être psychologique ou physiologique. Lorsque cela se produit, beaucoup d’hommes se demandent s’il est possible de regarder du porno. Cette inquiétude provient de la publicité négative que les médias font à propos de la pornographie et de l’idée qu’il s’agit d’une dépendance.
6 – Le clitoris est un minuscule noeud
Le clitoris est beaucoup plus que ce que l’on peut apercevoir. Ce que vous voyez n’est qu’une petite partie, car le reste est interne. Beaucoup de gens ne savent pas que le clitoris est beaucoupe plus que ce petit « noeud » au sommet de la vulve. Mais il peut en fait dépasser 12 cm. Ce n’est même pas la taille moyenne d’un pénis, déclare Gigi Engle.
7 – Apprécier le sexe kink ou bondage rend les gens anormaux ou sexuellement pervers
Les livres et les films de 50 nuances de Grey démontrent beaucoup de choses sur ce type de sexe et leur succès laisse à croire qu’il pourrait y avoir plus de personnes intéressées par ce genre de pratique que l’on pourrait croire. Jesse Kahn, sexologue, déclare à ce sujet: « Ce type de sexe (kink) est de plus en plus courant. Non seulement il y a plus de personnes kinky, mais on commence à comprendre que la vie sexuelle de nombreuses personnes contient déjà des éléments kinky ».
8 – Les femmes n’aiment pas les orgasmes autant que les hommes
Il existe une grande différence entre les hommes et les femmes en ce qui concerne l’orgasme. Une étude menée en 2017 auprès de 52’000 adultes a révélé que les femmes hétérosexuelles avaient moins d’orgasmes. Seulement 65% ont des orgasmes toujours ou fréquemment. Dans le cas des hommes, ce nombre passe à 95%. Mais ce n’est pas parce que les femmes ne veulent pas avoir d’orgasmes. Cela est dû à divers facteurs tels que le manque de préliminaires et de stimulation du clitoris ou simplement le manque de communication avec le partenaire.
9 – Les hommes qui aiment ou fantasment sur le sexe anal sont gays
L’origine de ce mythe provient de l’idée que le comportement définit l’identité. Il est important de réaliser que les deux sont des choses différentes. Le comportement sexuel ne définit pas l’identité sexuelle, selon un expert. Une personne ayant une orientation sexuelle quelconque peut apprécier le sexe anal ou un autre type de sexe.
10 – Le sexe n’est bon que quand il se termine par un orgasme
Bien sûr, un orgasme rend les rapports plus satisfaisants mais ce n’est pas le seul facteur important. Même lorsque le sexe ne se termine pas de cette façon, il peut toujours être agréable pour les deux. Le côté spirituel et émotionnel a beaucoup de potentiel et est souvent négligé, explique la sexothérapeute Liz Afton.
Le concept de KISS le Podcast repose sur des thèmes autour de l’amour, des relations et du sexe, abordés lors de chaque épisode. Notre audience se retrouve à travers les échanges que nous avons avec nos invité.e.s et le partage de nos propres expériences et opinions.