Alors que les bottes en caoutchouc étaient de rigueur sur la Plaine de l’Asse, le Paléo Festival 2025 s’est achevé sur un sourire collectif : six soirées « sold-out », 250’000 festivaliers comptabilisés en six jours et une ambiance restée festive malgré les averses tenaces.
Du 21 au 27 juillet, la plus grande manifestation open air de Suisse a démontré qu’un ciel capricieux n’a pas raison de la passion musicale helvétique. Tour d’horizon d’un cru 2025 qui, au-delà des chiffres, confirme la résilience et l’ingéniosité de l’événement nyonnais.
Une édition record malgré la pluie
« La vedette, cette année, c’était la pluie », concède le président-fondateur Daniel Rossellat. Pourtant, même détrempés, les fans sont restés. Au point culminant du week-end, l’organisation a dû répandre 73 tonnes de paille — « cultivée dans la région ! » — pour absorber la boue et assurer le confort du public. Les headliners n’en ont pas moins fait vibrer les huit scènes : Queens of the Stone Age a enfin foulé la Grande Scène, épaulé par des Sex Pistols façon all-stars et un succès surprise d’Ultra Vomit qui a rassemblé quelque 25 000 curieux devant les crash-barriers. S’il fallait une preuve supplémentaire de l’engouement, elle tient dans la vente éclair des billets : les quelque 200 000 sésames se sont écoulés en treize minutes lors de la mise en vente printanière, nouveau record pour le festival.
Un dispositif solide pour un festival serein
En coulisses, Paléo a musclé sa logistique. Chaque jour, près de 50’000 personnes ont foulé le site, exigeant une coordination au millimètre entre la sécurité privée, la Police cantonale vaudoise et la Police Nyon Région. Résultat : seulement 25 vols recensés sur l’ensemble de la semaine – un niveau historiquement bas – et quatre exclusions pour comportement à risque. Le service médical, fort de 137 bénévoles, a traité 2 700 patients essentiellement pour des bobos bénins, soit 20 % de moins qu’en 2024. À leur côté, 1 500 bénévoles du Département Accueil et Sécurité ont assuré l’orientation du public, la distribution de 520 bracelets enfant et la gestion des 12 000 véhicules quotidiens sur les parkings officiels. Autant d’efforts qui confirment la maturité organisationnelle d’un événement désormais quadragénaire.
Cap sur la Scandinavie pour 2026
Si cette 48ᵉ édition a brillé par son éclectisme — du rap fédérateur de Macklemore au retour en grâce du rock — l’avenir se dessine déjà sous de nouveaux horizons. L’an prochain, le Village du Monde mettra le cap sur la Scandinavie : une invitation à découvrir l’effervescence nordique, de la pop hyper-solaire aux riffs de metal atmosphérique. Le Dôme et ses 3 500 places promettent ainsi une plongée immersive dans les cultures suédoise, norvégienne, danoise ou islandaise, tandis que les stands culinaires embrasseront hareng fumé, pains polaires et douceurs à la cardamome — indispensable touche hygge pour compenser les températures nocturnes.
Malgré la vedette capricieuse qu’a été la pluie, Paléo 2025 signe un bilan exemplaire : fréquentation record, incidents minimes et satisfaction générale des artistes comme du public. Le festival prouve, une fois de plus, que son socle — un solide réseau de bénévoles, une programmation audacieuse et un engagement écologique affirmé — lui permet d’absorber l’imprévisible sans perdre son âme. Rendez-vous en juillet 2026 pour un voyage au nord de l’Europe, toujours à Nyon, toujours avec cette même capacité à transformer chaque goutte de pluie en une ritournelle estivale.
