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Rencontre avec les humoristes Caroline Vigneaux et Pierre Croce ou l’art d’interviewer deux comiques…

Rencontre avec les humoristes Caroline Vigneaux et Pierre Croce ou l’art d’interviewer deux comiques…

Interviewer deux humoristes est difficile. La tâche s’annonce ardue lorsqu’il s’agit de Caroline Vigneaux et Pierre Croce, deux protagonistes du Montreux Comedy Festival.

Ex-avocate, Caroline Vigneaux s’offre un humour autour de son ancien métier tout en affirmant une féminité encore rarement mise en valeur sur les planches. De son côté Pierre Croce, jeune YouTuber, se démarque des autres producteurs de vidéos sur internet en adoptant un humour original totalement en décalage des shows vus et revus.

Entre les vannes, les phrases sérieuses sous allures de blagues et les confidences, les deux humoristes assurent un moment totalement déjanté, difficile à suivre mais ô combien drôle. Tentative d’interview aux allures de pièce de théâtre avec didascalies…

 

Socialize Magazine : Comment trouvez-vous la ville de Montreux ?
Caroline Vigneaux : Nous sommes arrivés en train donc on l’a trouvé directement…
Pierre Croce : Montreux ? Pas Lausanne donc…
Caroline Vigneaux : Ah Montreux. Je n’y suis pas encore allée.
Pierre Croce : C’est une belle ville, calme et fraîche. A chaque fois qu’on y descend, il fait beau.
Caroline Vigneaux : mais froid…
Pierre Croce : Oui, mais c’est un froid sympa. Tu ne souffres pas du froid de Montreux.
Caroline Vigneaux : Au pire quand tu as trop froid, tu t’offres un petit chocolat chaud.

 

Et du coup, Pierre qu’est-ce que tu aimes faire à Montreux ?
Caroline Vigneaux (interrompant Pierre Croce) : le festival, évidemment !
Pierre Croce : Ou le marché de Noël.

 

Qu’est-ce que tu aimes y manger ?
Caroline Vigneaux (interrompant à nouveau Pierre Croce) : des pains d’épices !
Pierre Croce Je n’en ai aucune idée… (Moment d’hésitation) : Ah oui ! Des brochettes de fruits au chocolat.


Quel a été votre dernier concert ou dernier spectacle ?
Caroline Vigneaux : Le dernier spectacle date de la semaine dernière. C’était un show en anglais présenté par Sébastian Marx. J’y suis allé avec Kyan Khojandi et Gad Elmaleh. C’était vraiment très sympa.
Pierre Croce (s’adressant à Caroline Vigneaux) : Tu cites aussi les gens avec qui tu y es allée ? (Se détournant d’elle) Moi je suis allé voir un concert avec un ami. C’était le groupe électro-rap AllttA avec les anciens d’Hoccus Pocus et de C2C.

 

Comment est née vos envies de faire humoriste ?
Caroline Vigneaux : J’ai vu les vidéos de Pierre Croce et je me suis dit que je voulais faire comme lui.
Pierre Croce : Pour ma part, j’ai vu les sketchs de Caroline Vigneaux et je me suis dit que je voulais faire comme elle. En fait, qui a commencé en premier ?
Caroline Vigneaux : On a commencé au même moment, le même jour. C’est comme la poule et l’œuf, on ne saura jamais.

 

Quelle est la principale source d’inspiration dans l’humour ?
Caroline Vigneaux : Je me suis beaucoup inspirée de Pierre Croce, son univers et ses powerpoint. Il le sait mais je le copie énormément. Mais comme mon public ne le sait pas, tout le monde croit que les vannes viennent de moi.
Pierre Croce : Nous avons des publics totalement différents. Pour ma part, je m’inspire beaucoup de Josiane Balasko. On me dit souvent que je suis la Josiane Balasko du web.
Caroline Vigneaux : Physiquement aussi je trouve qu’il y a une ressemblance. (rires)


Pouvez-vous me citer un titre que vous écoutez en boucle actuellement ?
Caroline Vigneaux : I Want Your Sex de Georges Michael.
Pierre Croce (moment d’hésitation et observant Caroline Vigneaux de manière interrogative) : J’avais Patrick Sébastien en tête mais je vais répondre sérieusement. C’est une chanson qui commence avec… Attendez, je vais vous la chanter (Il se met à fredonner). Vous l’avez ?
Caroline Vigneaux : Non… Par contre, si on doit dire un groupe récent c’est Kwoons. Je les trouve excellent. Mais ce sera difficile de faire mieux que Georges Michael.
Pierre Croce (tout en continuant de fredonner) : Ah mais tu es vraiment fan de Georges Michael ? J’ai cru que c’était une vanne en fait…
Caroline Vigneaux : Non ! Même pas !

Pierre Croce continue de fredonner

Caroline Vigneaux (se met aussi à chanter) : Last Christmas, I gave you my heart… Il est mort un 25 décembre. Quelle tristesse.
Pierre Croce : T’étais triste ?
Caroline Vigneaux : Totalement ! C’était mon amoureux, mais il ne l’a jamais su. Je l’ai aimé pendant des années !
Pierre Croce : Tu savais qu’il était gay ?
Caroline Vigneaux : Non il n’était pas gay. Ok, il s’est fait prendre par un policier aux toilettes. Mais c’était pour une amende. Rien de plus.

Pierre Croce finit de fredonner

 

Sans transition. Vous avez une anecdote croustillante à partager par rapport à un de vos spectacles ?
Caroline Vigneaux : Sur les spectacles de Pierre Croce, je suis toujours hallucinée de savoir que nous partageons le même humour (rires). Plus sérieusement, lors d’un de mes spectacles, un homme âgé au premier rang a fait une crise cardiaque. Au début, je n’y faisais pas attention et soudainement, j’ai remarqué des gens s’affairer autour de lui. J’ai vraiment cru qu’il allait mourir. J’ai donc appelé mon régisseur qui est descendu avec un défibrillateur. Mais avec les nouveaux patchs, la machine a détecté qu’il ne s’agissait en fait pas d’une attaque cardiaque, mais d’une crise d’épilepsie. Les pompiers sont arrivés et ont transporté l’homme à l’hôpital. Avec l’accord des autres spectateurs, j’ai repris mon spectacle. C’est un souvenir assez fort. J’ai vraiment cru qu’il allait mourir.
Pierre Croce : Tu as presque tué une personne de rire. C’est fort ! (rires)
Caroline Vigneaux : Et toi ?
Pierre Croce : Moi j’ai eu un très gros bide une fois. Lors d’un spectacle où je ne connaissais pas le profil du public, je me suis lancé dans un sketch de 15 minutes sur Snapchat. Problème : la salle était composée de personnes d’une moyenne d’âge de 70 ans. Donc l’ambiance a totalement tourné. On a des clichés sur les banlieues. Mais ce soir-là, c’était l’horreur. Ils m’ont insulté et hué. A ce moment-là, on se dit que c’est long 15 minutes.

 

Des personnes âgées t’ont hué ?
Pierre Croce : Oui et mes parents étaient dans la salle. C’est la première fois qu’ils venaient voir un de mes spectacles. Ils ont été choqués… Les vieux se sont transformés en racailles…
Caroline Vigneaux : Je me suis également faite insulter, mais dans le 9-3, à Saint-Denis. C’était une soirée tremplin à l’espace 93 à Clichy-sous-Bois.
Pierre Croce : Oui ! Je l’ai aussi fait ce tremplin.
Caroline Vigneaux : Je n’oublierai jamais cette soirée. Je me suis faite insulter avec une telle violence. Les spectateurs crachaient des insanités et des obscénités inouïes. Je suis restée pétrifiée, mais j’ai réussi à terminer mon sketch. En coulisses, je me suis effondré. Je ne voulais plus remonter sur scène. J’y suis finalement revenue quelques années plus tard. Aujourd’hui, je ne permettrai plus un tel comportement du public. Si je me fais chauffer, je me mesure à la personne sans problème. Mais à ce moment-là, je n’avais aucune arme.
Pierre Croce : Ce tremplin, je l’ai fait au tout début… J’avais trois mois d’expérience comme humoriste.

 

Et pour toi aussi c’était difficile ?

Pierre Croce hésitant

Caroline Vigneaux : J’étais la seule femme. Les organisateurs ont été obligés d’envoyer un homme calmer le public sur scène. L’humoriste Bun Hay Mean était également présent et était stupéfait de la violence du public. Une grossièreté, une violence. Jamais on ne m’avait parlé de cette manière. A l’époque, je n’avais pas les armes pour me défendre.
Pierre Croce : C’était touchant comme histoire
Caroline Vigneaux : Oui mais c’était très douloureux…
Pierre Croce : C’était un grand moment de l’interview… comme les paroles de ma chanson…

Caroline Vigneaux se met à fredonner

 

Vous avez maintenant trois mots pour conclure et définir votre vie, votre carrière et votre personnalité.
Caroline Vigneaux : Pour ma vie, c’est Carpe diem. Carrière : Cross finger.
Pierre Croce : On a le droit d’utiliser des mots français ?
Caroline Vigneaux : Pour la personnalité, je dis
Pierre Croce : sandwich ?
Caroline Vigneaux (rires) : NON ! Je dis : Heureuse de vivre
Pierre Croce : Vie : Epanoui.
Caroline Vigneaux : Tu as le droit à deux mots de plus. Tu peux dire, très épanoui. Vraiment très.
Pierre Croce : Juste assez épanoui. Carrière : Hasardeuse (rires) Non ! Faite de hasard. Pas hasardeux, c’est un peu péjoratif. Faite d’opportunités, de hasard, de chance, de… Carrière Sympa. Voilà. Carrière sympa. Et personnalité…
Caroline Vigneaux : Sympathique. Non ! Mieux dit 2.0 !
Pierre Croce : Tu trouves ? Vas-y, dis-moi un terme.
Caroline Vigneaux : Je ne te connais pas très bien. Mais je trouve qu’avenant te correspond bien. Ou facile. Ou généreux.
Pierre Croce : généreux et avenant.
Caroline Vigneaux : avenant et généreux, c’est mieux !

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