Entre art rituel et design contemporain, la nouvelle sculpture de Philippe Cramer, Oculus Mirabilis II, fascine par sa poésie lumineuse.
Présentée au Grand Palais dans le cadre de la biennale Révélations, elle incarne un dialogue inspiré entre matière ancestrale et création sensorielle.
Une œuvre hypnotique au croisement des arts
Il y a des œuvres qui ne se regardent pas seulement : elles se ressentent. C’est précisément ce que propose Oculus Mirabilis II, la nouvelle création du plasticien et designer suisse Philippe Cramer, dévoilée en mai 2025 lors de la prestigieuse biennale Révélations, au Grand Palais à Paris. Éditée par La Maison (studio fondé par Antoine Toyon) et conçue en collaboration avec l’atelier de Moulage du GrandPalaisRmn, cette pièce sculpturale s’impose comme un objet artistique singulier et profondément immersif.
Réalisée en plâtre patiné à la main et intégrant une source lumineuse en constante évolution, l’œuvre évoque subtilement le cycle du jour et de la nuit. Inspirée par l’imaginaire solaire de l’Égypte antique et la symbolique de l’Ouroboros, elle se présente comme une boucle sensorielle, où lumière et matière racontent un éternel retour. Un œil merveilleux — oculus mirabilis en latin — qui veille, respire et pulse dans un silence presque sacré.
Un savoir-faire ancestral au service de la création contemporaine
Si cette œuvre intrigue par son apparente simplicité, c’est aussi parce qu’elle résulte d’une alchimie rare entre tradition artisanale et innovation artistique. Le choix du plâtre, matériau millénaire, n’est pas anodin : il convoque la mémoire des ateliers de sculpture classique tout en se prêtant à une relecture contemporaine. Cette hybridation entre l’héritage du geste et les exigences du design d’aujourd’hui est au cœur du projet porté par Philippe Cramer.
L’artiste, connu pour ses pièces à la frontière de l’art et du design, travaille ici main dans la main avec les artisans d’excellence du GrandPalaisRmn. Un atelier trop souvent cantonné à la reproduction patrimoniale, mais dont la capacité à créer des œuvres originales est ici pleinement révélée. La lumière, élément central de Oculus Mirabilis II, devient un langage visuel à part entière : elle suit un cycle chromatique évolutif, traduisant les émotions universelles telles que la joie, la contemplation ou encore l’extase.
Quand le luxe contemporain devient narration sensible
Plus qu’un simple objet décoratif, Oculus Mirabilis II s’impose comme une œuvre d’art à vivre, un « espace à ressentir » selon les mots mêmes de Philippe Cramer. Sa collaboration avec La Maison, studio d’édition engagé dans une approche poétique et éthique du luxe, donne à cette pièce une profondeur supplémentaire. Antoine Toyon, fondateur du studio, y voit l’incarnation d’un luxe exigeant mais profondément humain, où l’émotion prime sur la démonstration.
Le décor imaginé par le designer Emmanuel Levet Stenne pour sa présentation au Grand Palais prolonge cette expérience sensible : une mise en scène sobre et sculpturale, pensée comme un écrin contemplatif. Le spectateur est invité à s’immerger dans la lumière de l’œuvre, à la laisser dialoguer avec ses propres états d’âme. Dans cette alliance entre lumière, matière et narration, Oculus Mirabilis II nous rappelle que le véritable luxe, aujourd’hui, pourrait bien être celui de l’émotion partagée.
Informations pratiques
Oculus Mirabilis II est exposé au stand D4 des Ateliers du GrandPalaisRmn lors de la biennale Révélations 2025, du 21 au 25 mai au Grand Palais, Paris. Visuels et renseignements disponibles sur revelations-grandpalais.com.