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Un journal régional à l’ère des réseaux sociaux

Un journal régional à l’ère des réseaux sociaux

Rédacteur en chef du journal La Région Nord vaudois depuis le 1er janvier 2017, Jean-Philippe Pressl-Wenger fait face aux défis du numérique dans le monde de la presse.

 

Socialize Magazine | Présentez-vous en 1 minute, quel est votre parcours ?
Jean-Philippe Pressl-Wenger | Originaire de la Chaux-de-fonds, j’ai commencé mon parcours au gymnase cantonal puis j’ai étudié les Lettres à l’Université de Neuchâtel. J’ai ensuite travaillé trois ans pour l’armée en tant que militaire contractuel. J’ai effectué un stage de journaliste à la rubrique locale du journal La Côte en 2007 et j’ai ensuite rejoint l’agence Sportinformation. J’ai également travaillé à la RTS pour le Télétexte et les informations sportives. En 2011, je suis entré à la rubrique sportive de 20 Minutes avant de passer dans l’équipe du Tamedia Sport Center. Finalement, c’est depuis le 1er janvier 2017 que je suis rédacteur en chef du journal La Région Nord vaudois. Après des années de travail incroyables, Isodore Raposo m’a passé le témoin et je suis dorénavant également directeur du journal depuis le 1er avril.

 

En quoi consiste le travail de rédacteur en chef ?
C’est à moi de donner la ligne rédactionnelle du journal et de gérer mon équipe de journalistes en les soutenant et en les faisant progresser. Je dois également créer et maintenir la communauté qui gravite autour du journal pour faire le lien avec la population.

 

Quelles sont les qualités à avoir pour gérer un journal local ?
La souplesse et l’ouverture. En effet, il faut traiter de tous les sujets, qu’il s’agisse de matches de foot, de soirées annuelles de gymnastiques ou d’évènements de plus grande envergure comme le Comptoir du Nord Vaudois.

 

Combien de personnes travaillent actuellement pour La Région Nord vaudois ?
Nous avons trois personnes qui s’occupent de la publicité, sept journalistes pour la rédaction des articles, 1,2 équivalent plein temps pour la photographie et 1,8 équivalent plein temps pour la prépresse (mise en page et graphisme). Deux collaborateurs assurent également le côté comptabilité et administration de l’entreprise.

 

Parmi celles-ci, combien de personnes sont assignées au web (site, réseaux sociaux, etc.) ?
Il n’y a pas de personnes définies pour la gestion des réseaux sociaux. Les journalistes publient sur Twitter à tour de rôle et cinq personnes ont les accès pour gérer notre page Facebook. Nous utilisons beaucoup les réseaux sociaux, notamment Twitter, pour faire notre veille. Chaque journaliste suit ses centres d’intérêts et lorsque nous trouvons une information intéressante au niveau local, nous étudions la possibilité de rédiger un article.

 

Sur quels réseaux sociaux êtes-vous présents ?
Nous sommes présents sur Facebook et Twitter.

 

A votre avis, quels sont les réseaux sociaux indispensables pour un journal d’information ?
Facebook et Twitter. Voici d’ailleurs un cas concret d’utilisation de ces réseaux dans le cadre de notre journal : nous n’avons pas d’édition papier le week-end et si une information importante paraît le vendredi, nous avons la possibilité de faire un article, sur le site web, et de relayer ce dernier sur les réseaux sociaux afin de combler le manque de visibilité papier. Nous l’avons testé et ça marche, la publication sur les réseaux sociaux amène des lecteurs sur le site web.

 

Quel est votre réseau social préféré et pourquoi ?
Twitter. Je trouve beaucoup d’informations dans mes centres d’intérêts comme le sport ou les nouvelles locales. En effet, beaucoup de personnes et d’institutions clés utilisent Twitter comme les politiciens ou la Ville d’Yverdon par exemple. C’est un excellent moyen de trouver les informations dont j’ai besoin.

 

Vos pages Facebook et Twitter sont assez récentes, mesurez-vous déjà un impact ?
La page Twitter prend gentiment de l’importance. Nous avons environ 60 abonnés de plus sur les deux derniers mois. Pour la page Facebook, comme expliqué avant, nous avons remarqué une corrélation entre nos publications et les clics sur le site web. De plus, nous avons récemment publié une annonce officielle dans notre journal pour mettre en avant notre présence sur les réseaux sociaux et le nouveau design du site web, ce qui devrait amener plus d’audience.

 

Quelle est selon vous la valeur ajoutée d’un journaliste à l’ère du web où tout le monde s’informe d’abord sur Google ?
La capacité de synthèse et la mise en contexte des informations. Notre travail consiste à lier une thématique générale au contexte régional afin d’avoir un impact sur le lecteur. Notre réseau est également un avantage pour trouver des informations et nous ancrer dans la réalité régionale qui demeure la principale raison d’être de notre journal.

 

Selon vous, la désinformation, les Fake News sur Internet ont-t-elles un impact sur les citoyens ?
Au niveau régional je ne pense pas, en tout cas pas comme nous le voyons aux Etats-Unis ou en France. Les Fake News du Nord Vaudois sont généralement vite dénoncées ! En revanche, j’ai remarqué que les réseaux sociaux favorisent les attaques personnelles. On se focalise beaucoup plus sur les erreurs des gens et cela prend vite de l’ampleur avec la viralité des réseaux sociaux.

 

Quels sont vos projets de digitalisation pour le journal ?
Nous avons mis en ligne un nouveau site internet avec un design revisité. Il y aura plus de news sur la page d’accueil ainsi que la possibilité de lire le journal sur une liseuse ou de le télécharger en PDF. Un nouvel onglet « Ma Commune » est disponible afin de sélectionner la commune qui vous intéresse et de retrouver les news la concernant à chaque connexion. La présence sur les réseaux sociaux sera maintenue et développée afin de gagner en visibilité surtout auprès du public jeune. Dans le même ordre d’idée, nous avons mis au point une nouvelle formule d’abonnement 100% digitale.

 

Quelle est votre conclusion concernant le virage numérique ?
Nous avons pris le virage numérique. Le but maintenant, c’est d’être visionnaire et d’essayer de prendre de l’avance pour ne pas se retrouver largués dans ce domaine. Nous devons investir dans le numérique afin de capter les jeunes, tout en gardant notre version papier. En conclusion, nous devons continuellement nous adapter, car les technologies et les modes de consommation de l’information changent vite.


Interview menée par Kilian Cuche
Etudiant Information Documentaire
Haute école de gestion de Genève

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