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Kiddy Smile réinvente le printemps toulousain avec un festival vibrant d’art, d’amour et d’engagement
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Kiddy Smile réinvente le printemps toulousain avec un festival vibrant d’art, d’amour et d’engagement

Du 23 mai au 22 juin 2025, le quartier Saint-Sernin / Arnaud Bernard à Toulouse se transforme en scène vivante.

La ville rose va recevoir la nouvelle édition de Le Nouveau Printemps, un festival de création contemporaine qui fait battre le cœur de la ville au rythme des luttes, des corps, et des récits pluriels.

Cette édition, conçue par l’artiste iconoclaste Kiddy Smile, est une ode à l’amour, aux familles choisies, et à la puissance de la représentation.

 

Un festival comme un manifeste

Troisième édition d’un rendez-vous artistique désormais incontournable, Le Nouveau Printemps ne se contente pas d’exposer. Il interroge, bouscule et célèbre, dans une démarche aussi inclusive que radicalement contemporaine. En confiant la direction artistique de cette édition à Kiddy Smile – DJ, vogueur, styliste, performeur et voix queer engagée – le festival s’inscrit pleinement dans les mouvements qui redéfinissent nos sociétés.

Dans un quartier où l’histoire religieuse se mêle aux mémoires migratoires, ce printemps se déploie en 39 artistes invité·es, 10 lieux, 14 nouvelles créations, et un fil rouge : celui du faire famille autrement. Car ici, la Maison n’est pas un toit mais une structure d’affection, de lutte et de lien, inspirée des ballrooms queer afro-latino-américaines.

© Le Nouveau Printemps

Faire famille : quand l’art devient refuge

C’est dans cette lignée que s’inscrit l’exposition phare de cette édition, Faire famille, orchestrée par la commissaire Yandé Diouf. Installée dans six lieux emblématiques – du musée Saint-Raymond à la Bibliothèque du Patrimoine – elle propose une immersion dans les récits de celles et ceux que la norme ignore. Les œuvres de Binta Diaw, Roméo Mivekannin, Angelica Mesiti ou encore Brandon Gercara donnent corps aux marges, en font des cœurs battants où se réinvente la communauté.

Ces artistes tissent des liens entre identités fragmentées et territoires oubliés, entre héritages violents et puissances réparatrices. On pense à Marie-Claire Messouma Manlanbien, dont les installations-tapisseries mêlent symboles caribéens et ouest-africains, ou à Raphaël Barontini, qui hisse ses patchworks monumentaux sous la coupole de la bibliothèque toulousaine, en hommage aux conteurs créoles.

© Le Nouveau Printemps

Des corps visibles, des voix portées

Au-delà des expositions, le festival donne à voir et à entendre les voix marginalisées, dans des performances, projections et installations audacieuses. Mention spéciale à Ndayé Kouagou, dont l’installation vidéo Here & Elsewhere interroge les injonctions absurdes de notre époque avec une ironie désarmante, ou encore à André Atangana, dont le projet Uprooting explore avec grâce les masculinités noires en mouvement.

Autre moment fort : JE VEUX YN PRÉSIDOL, de H·Alix Sanyas, qui revisite avec la collective Bye Bye Binary un manifeste queer en inventant une grammaire graphique inclusive. Car ici, même la typographie devient militante.

 

Quand le quartier devient une œuvre

Saint-Sernin / Arnaud Bernard n’est pas qu’un décor : il est le véritable protagoniste de cette édition. Entre basilique classée à l’UNESCO et ruelles vibrantes de vie, le parcours artistique proposé fait dialoguer patrimoine et création. Des collaborations avec les écoles toulousaines, des projets participatifs, des installations dans l’espace public : le festival sort des murs pour mieux faire entrer l’art dans le quotidien.

On y retrouve aussi des figures majeures comme Sophie Calle ou Jean-Michel Othoniel, mais toujours en résonance avec la vision curatée par Kiddy Smile, entre héritage et insoumission poétique.

© Le Nouveau Printemps

Une déclaration d’amour collective

Le Nouveau Printemps 2025 est bien plus qu’un événement culturel : c’est une constellation d’émotions, d’idées, de gestes artistiques qui parlent d’amour dans toutes ses dimensions. Un amour qui soigne, qui relie, qui invente des futurs. Un amour queer, féministe, intersectionnel, politique. Un amour qui danse, qui rit, qui résiste.

Et à l’heure où les discours de repli se multiplient, cette édition nous rappelle que créer, c’est déjà faire société. Et que l’art peut – doit – être un refuge, un miroir et une fête.

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