Être en couple, célibataire et rencontrer des personnes en 2022… c’est tout un programme!
On va surtout utiliser les réseaux sociaux et les applications de rencontres pour découvrir de nouvelles personnes. Mais est-ce que toutes les générations, de la X à la Z en passant par la génération Y utilisent de la même manière les différents outils réseaux et applications mobiles pour de nouvelles rencontres?
D’ailleurs, saviez-vous justement que Tinder, l’application de rencontre phare, fête en 2022 ses dix ans? Et force est de constater qu’elle n’est plus tout à fait à la page pour la génération Z bien qu’encore très largement utilisée par la génération X et Y.
Aujourd’hui, les jeunes générations assument et revendiquent de plus en plus leur identité sexuelle, de genre ou encore leur orientation sexuelle. Plus que jamais à la recherche de relations authentiques, ils repensent également les visions du couple et des rencontres, au-delà du cadre traditionnel binaire, amoureux et hétérosexuel. Dans ce cadre, les applications de rencontre doivent vite s’adapter et répondre à ces nouveaux besoins.
C’est le cas de Feels, l’application de rencontre qui s’est développée, depuis sa création, sur la reconnaissance de la diversité des individus, en ouvrant à ses utilisateur.ices la possibilité de sélectionner leur genre, leur pronom, et leur orientation sexuelle sur leur profil. Feels se définit comme une application “anti-dating”, et remplace le superficiel “swipe” par des vidéos introductives immersives et des questions personnelles pour chaque utilisateur.ice.
Mais en quoi la génération Z se distingue-t-elle de ses aînées ? La génération Z se distingue principalement par le fait que son approche au téléphone mobile est plus “native” que celle de ses aînées.
Lorsque des utilisateurs aujourd’hui se connectent pour la première fois à une application de rencontre dès l’âge de 18 ans, ils le font après avoir passé toute leur adolescence sur les réseaux sociaux, ils ont donc développé leur identité numérique bien plus en profondeur que leur aînés.
L’identité numérique d’un Millennials (génération Tinder) se basait sur la photo de profil (Facebook), la nouvelle génération a une identité numérique bien plus développée avec l’utilisation de vidéo, la création de contenu, l’usage de la voix, etc. et l’utilisation concomitante de plusieurs réseaux sociaux (Instagram, TikTok, Snapchat, BeReal, Facebook) et autant d’identités.
Nous avons donc rencontré Daniel Cheaib, fondateur de Feels, qui répond à nos questions sur les rencontres en 2022 et les différences entre les générations.
En quoi les questions d’identités et de genres gagnent-elles en priorité ?
Dans le prolongement des évolutions intergénérationnelles, la nouvelle génération est plus à l’aise avec les questions de diversités, d’orientation sexuelles et d’identité. Cette nouvelle génération est née en voyant un président noir au pouvoir du pays le plus puissant du monde, de multiples artistes, femmes et hommes politiques, célébrités, ouvertement LGBT+. Les normes des sociétés patriarcales sont remises en question. L’identité n’est pas aussi binaire qu’on nous l’apprend. Il est important pour cette génération de se définir de la manière dont elle se sent le plus à l’aise, quelles que soient nos origines, orientations sexuelles et identité.
Comment se distingue-t-on et drague-t-on chez les jeunes générations ?
Les techniques et les finalités sont les mêmes, les outils sont différents.
Avec le développement de l’identité numérique, une grande partie des interactions se passe désormais en ligne. Au-delà des simples applications de rencontre, tous les lieux d’intéractions (e.g. réseaux sociaux) sont des lieux potentiels de drague (de même que dans la vie réelle, chaque événement de rencontre comme les festivals, les bars, expositions, etc. sont des lieux privilégiés).
Sur les réseaux sociaux, il est possible d’attirer l’attention en postant du contenu régulièrement, en réagissant à celui des autres. Les réseaux sociaux ont longtemps permis avec certaines fonctionnalités de générer ce genre d’intéractions avec le “poke” sur Facebook par exemple ou plus récemment le DM d’inconnu sur Instagram.
Quelles sont les attentes et les besoins de ces jeunes, notamment sur les applications de
rencontre ?
Le besoin primaire n’a pas changé, par rapport à leur aînés de la génération Tinder ou de la génération Meetic, ils veulent élargir le “champs des possibles”, aller au delà de leur réseau d’amis, famille, travail, avoir le choix (la quantité).
En revanche, les utilisateurs s’attendent à plus de contenu, plus d’informations sur les autres utilisateurs. Ils veulent pouvoir mieux exprimer leur personnalité, leur identité. Il s’attendent aussi à une expérience moins binaire, plus dans l’échange, moins de pression à devoir engager une discussion forcée, à devoir choisir entre un profil et l’autre.
Pourquoi le modèle “tinder” ne séduit plus ? Est-ce qu’une question d’inclusivité ?
Le modèle Tinder a été construit sur l’onboarding en un clic, le plus rapide possible, au détriment de la construction d’un profil créé plus en profondeur. Puis une fois connecté, l’utilisateur, très vite happé par le “swipe” et la découverte d’autres profils, ne va pas prendre le temps de détailler son profil, l’expérience reste très légère en comparaison à l’expérience des intéractions que l’on peut avoir sur Instagram par exemple.
De plus, Tinder étant très associé à la génération Y, on risque d’y retrouver ses aînés trentenaires (grandes sœurs/frères). Naturellement la nouvelle génération cherche un nouvel outil pour marquer le changement générationnel.
Pourquoi l’application érige les vidéos introductives et les questions personnelles au traditionnel “swipe” alors que c’est le modèle dominant ? Est-ce qu’on “prend désormais le temps” sur les applications de rencontre ?
Le swipe, qui est effectivement le modèle dominant, n’est pas seulement un geste, il s’appuie sur un concept selon lequel on juge notre attrait physique envers une personne de façon binaire sur une photo de profil.
A partir du moment où le contenu majeur utilisé et partagé sur les réseaux sociaux devient la vidéo, les attentes des utilisateurs dans la découverte des autres profils évoluent également et de même les intéractions entre utilisateurs.
Nos chiffres ne montrent pas que les utilisateurs “prennent leur temps”, mais ils montrent en revanche une volonté d’interagir différente. Une vidéo donne le feeling aux autres utilisateurs de la personnalité et l’interaction est moins “binaire” que j’aime ou je n’aime pas.
Comment Feels s’intègre dans le discours actuel de repenser les codes des rencontres et des relations au delà du schéma binaire et hétérosexuel ? Comment cette démarche s’inscrit-elle dans l’application et au sein de l’entreprise?
Nous avons dès le départ pensé Feels plus globalement comme une application où l’utilisateur peut exprimer sa personnalité de la façon la plus libre possible. Que ça soit par son genre (possibilité sur Feels de choisir entre 12 différentes options), la façon dont on souhaite être approché.e (12 pronoms différents), son orientation sexuelle (9 différentes options) le contenu avec 6 photos ou vidéos très personnalisables (stickers, gifs, texte, lieux et voix bientôt) et 3 questions personnelles qui donnent tout de suite une idée de la personnalité de chacun.
Sur chacun des aspects de notre communication, nous mettons un point d’orgue à communiquer de façon inclusive, l’objectif étant que tout le monde puisse se sentir à l’aise mais aussi de sensibiliser les utilisateurs sur les différences des uns et des autres.
Au sein de l’entreprise, malgré le fait que nous ne soyons qu’une équipe de 11 personnes, nous avons une équipe diverse en termes d’orientation sexuelle, et d’identité de genre en France et aux US. Pour nous sensibiliser à toutes les situations qui ne pourront jamais être toutes représentées en interne, nous nouons également des partenariats avec des personnes engagées et concernées, comme les créatrices du compte Instagram @payetabi.
> Pour en savoir plus sur cette application de rencontres FEELS
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