Rencontre avec Laetitia Dorthe (32 ans) et Laurie Alberton (32 ans), deux jeunes femmes ambitieuses et passionnées qui n’ont pas eu froid aux yeux et ont fait de leur passion, leur métier. Fondatrices de CKLZ, une boutique de stylisme, modélisme et couture située à Lutry. Elles nous partagent leur aventure.
Socialize Magazine | L’année prochaine, cela fera 10 ans que vous avez fondé le label CKLZ et ouvert votre boutique/atelier. Racontez-nous comment cette aventure a démarré…
CKLZ | L’aventure a démarré début 2007 lorsque que nous avons participé et gagné un concours organisé par Amnesty International. Tout en travaillant à côté, nous avions deux mois pour mettre en place une exposition et trouver des sponsors. C’était beaucoup de travail. Afin de crédibiliser notre projet et faciliter nos recherches de sponsors, nous avons décidé de créer notre propre label et c’est ainsi qu’est né CKLZ.
Quelques mois plus tard (fin 2007), nous avons ouvert notre propre boutique à Lutry, à deux pas du bord du Lac Léman. Nous avons eu beaucoup de chance de trouver ce lieu, c’était une belle opportunité qui s’offrait à nous et nous l’avons saisie.
« C’était une belle opportunité qui s’offrait à nous et nous l’avons saisie »
C’est donc très jeune (22-23ans) que vous vous êtes mises à votre compte. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer ? N’étiez-vous donc pas un peu effrayées?
Toutes les deux passionnées, nous savions ce que nous voulions. Notre projet nous tenait tellement à cœur qu’il n’y avait pas de place pour la peur. C’est très déterminées que nous nous sommes lancées. Et nous avons eu aussi beaucoup de chance car notre entourage a été très présent, il nous a bien aidées. Nous lui en sommes d’ailleurs très reconnaissantes.
Confiantes, vous avez ouvert avec succès votre boutique mais comment avez-vous fait pour développer votre marché et faire en sorte que votre business tourne ?
Au départ, nous faisions beaucoup de défilés pour présenter nos collections bi-annuelles. Nous disions oui à tout et puis très vite nous nous sommes épuisées, ça nous demandait énormément d’énergie. Mais ça nous a tout de même permis de nous faire un peu de notoriété et ensuite le bouche à oreille a fait son travail. Encore maintenant, les gens se souviennent de nos défilés.
Avec l’arrivée des réseaux sociaux, nous avons trouvé une alternative avantageuse aux défilés. Nous réalisons chaque année un clip qui présente notre nouvelle collection. C’est très enrichissant pour nous, nous recevons plus de retour et notre collection est vue par un plus grand nombre.
« Il faut vraiment être passionné et prêt à ne pas compter ses heures »
Aujourd’hui, nous nous portons très bien et sommes heureuses, mais il faut savoir qu’au début, la boutique était plus un « à côté », nous ne gagnions pas un réel salaire et on ne pouvait pas penser en vivre. On a vraiment mis beaucoup, beaucoup d’énergie et on y a passé un nombre d’heures incalculables. C’est pourquoi, si l’on souhaite développer un projet comme le nôtre, il faut vraiment être passionné et prêt à ne pas compter ses heures.
© KALAURY – Collection «J’aime les fille»
A CKLZ, nous pouvons donc trouver vos collections bi-annuelles ; qu’est-ce que vous proposez d’autre ?
En effet, vous y trouverez nos collections, notamment notre toute nouvelle collection printemps/été 2016 « J’aime les filles ». Et chaque semaine, on y ajoute de nouvelles pièces. En général, nous reprenons un modèle de la collection que nous réinterprétons avec, soit un autre tissu, d’autres tailles ou en y apportant quelques modifications. Nous avons aussi nos créations de bijoux.
Notre boutique est aussi notre atelier. Nous proposons également un service de sur-mesure, de customisation et de retouches. Nos services sont destinés autant aux femmes qu’aux hommes.
Depuis cinq ans, nous donnons des cours de couture qui remportent un grand succès. Ils se déroulent le lundi soir, mardi soir et mercredi matin. C’est un principe à la carte. Les élèves peuvent s’inscrire quand ils le souhaient sur un calendrier doodle. Tout niveau est admis et chacun réalise ce qu’il souhaite.
L’été, nous organisons sur demande des stages pour les ados.
Finalement, nous organisons deux fois par année un grand vide-dressing sur les quais de Lutry. D’ailleurs, notre 13ème vide-dressing aura lieu le 11 juin prochain. En cas de mauvais temps celui-ci sera repoussé au 18 juin. (ndlr: plus d’informations ici)
© Laet Clothing – Collection « jaime les filles »
Vous avez mentionné votre nouvelle collection « J’aime les filles » ; parlez-nous en un peu…
C’est une collection très féminine. La dentelle et les guipures, très présentes, donnent ce côté plus femme, plus affirmée. Nous sommes dans une palette de couleurs douces, claires et très naturelles.
Combien de créations créez-vous par collection ?
Nous réalisons entre 20 et 25 pièces chacune donc nous proposons une cinquantaine de pièces par collection.
Quels sont vos futurs projets pour CKLZ?
Tout prochainement, en juin et octobre, nous avons notre vide-dressing.
Pour nos dix ans, nous souhaitons faire quelque chose de spécial. Pourquoi pas se relancer dans l’aventure d’un défilé ?! Et pour la suite, on a toujours plein de projets en tête, après il faut voir ceux qui sont réalisables et prendre les opportunités qui se présentent.
Vous formez ensemble un beau duo d’associées, est-ce que seule, vous auriez également tenté l’expérience ?
C’est vrai que si nous l’avons fait et sommes arrivées là c’est aussi parce que nous étions deux. Nous sommes maintenant comme deux sœurs, nous avons appris à travailler ensemble et avons évolué main dans la main. Cette collaboration est un réel cadeau.
« Une aventure comme la nôtre demande beaucoup d’investissement personnel »
Finalement auriez-vous encore un conseil pour les personnes qui souhaiteraient se mettre à leur compte ?
Un conseil ? Si tu aimes ce que tu fais et que tu souhaites faire ce que tu aimes : vas-y, lance-toi, fonce, mais fais-le tout en restant réaliste et en gardant conscience que tout ne vient pas tout de suite et que tout ne fonctionne pas toujours. Une aventure comme la nôtre demande beaucoup d’investissement personnel. Et notre dernier conseil serait d’éviter les prêts financiers, de s’endetter, car au début il est difficile de savoir si on va pouvoir vivre de ça.
© Nouveau clip qui présente la nouvelle collection « J’aime les filles », réalisé par Geoffroy Dubreuil